Une des subdivisions de la céramique.
Les faïences sont de deux sortes : la faïence commune, sorte de poterie émaillée, (émail opaque à base d’étain), à pète tendre plus ou moins blanche, rayable, à cassure peu nette et la faïence fine, poterie à pète dure, incolore, fine de grain, non rayable par le fer.
La faïence doit-elle son nom au bourg de Faïence en France ou à la ville de Faenza en Italie ? Même si la seconde attribution semble la plus probable, elle a néanmoins peu d’importance. Que Faenza ait été le premier centre de cette céramique dans l’Europe chrétienne ou non, il n’en est pas moins assuré que les Orientaux ont connu la faïence plusieurs siècles avant l’Europe.
L’existence des faïences égyptiennes en tant que véritables faïences a été contestée ; mais on admet généralement que, dès le VIIIe siècle, l’Asie a connu la véritable faïence à émail stannifère. Transmis aux Arabes, le secret de celte fabrication passa en Europe avec eux : la Sicile, les Baléares, l’Espagne même furent les points où les deux civilisations, chrétienne et musulmane, furent en contact et où l’industrie orientale se fit l’école de celle de l’Occident. Il ne faut pas oublier d’ailleurs que Venise fut en relations constantes avec l’Asie. Aussi est-ce à Venise qu’au IXe siècle nous constatons l’existence de la demi-majolique.
Ce nom même de majolique donné à la faïence émaillée par les Italiens témoigne de l’origine orientale de la chose. Il est une modification adoucie de « Majorque », Majorica, une des îles Baléares. Et les îles Baléares étaient sous la domination musulmane. C’est vers le XIVe siècle qu’eut lieu la transmission de cet art de la faïence. On a souvent désigné, malgré cela, Luca Della Robbia comme l’inventeur de la faïence à émail stannifère (opaque). Ce qui appartient à l’artiste florentin, c’est l’emploi de l’émail pour couvrir et protéger ses statues et ses bas-reliefs de terre cuite. Avant l’émail à base d’étain (stannifère), on revêtait d’une sorte de vernis à base de plomb et translucide la faïence, préalablement trempée dans de l’argile blanche (engobe) pour masquer sa couleur un peu terreuse : c’est ce genre de faïence qu’on appelle demi-majolique. La faïence primitive italienne vernit même la terre sans engobe : d’où la couleur sale de ses produits.