Sorte de dais suspendu qui surplombe un siège ou un lit.
Le mot avait d’abord signifié une riche étoffe orientale originaire de Bagdad : on pourrait voir dans cette étymologie une raison d’attribuer à l’Orient l’invention du baldaquin. Les Grecs et les Humains paraissent avoir ignoré son usage, cependant, sur les bas-reliefs de la colonne Trajane, est représenté un soldat romain abrité sous une sorte de tente presque réduite à un simple baldaquin. Cette sorte d’abri s’appelait papillon (papilio) à cause des tentures relevées comme des ailes. C’est en effet la tente qui est véritablement l’origine du baldaquin, sinon du mot qui le désigne.
Ce dais figure dès les temps les plus reculés au-dessus des sièges royaux et impériaux. Sur une miniature de la Bible dite de Charles le Chauve, cet empereur est représenté assis sur un trône : des draperies flottantes forment dais au-dessus de sa tête. Louis d’Outre-Mer siège sur un fauteuil dont le dossier élevé soutient un baldaquin en forme de fronton.
On lit dans le Roman de Jean de Paris (XVe siècle) : « Au coin de la chambre, il y avait un haut siège à trois degrés couvert d’un riche palle d’or et pardessus avait un très riche pavillon, tout fait d’orfèvrerie émaillée, à grand nombre de chaînettes d’or. » Plus loin : « Le roi Jean envoya… un pavillon tout fait de fleurs de lis, chargé de pierreries, le plus riche qu’on eût jamais vu ».